Film !
Pour la deuxième fois, j'ai regardé "entre les murs". Voilà, maintenant ma tête est remplie de questions sans réponse, je suis là, le malaise monte car je sais que ce que je viens de voir, c'est la réalité... Ces jeunes à fleur de peau, prêts à démarrer au quart de tour, prêts à s'enflammer au moindre mot, au moindre regard. Le problème, justement, est que les mots, ils ne les comprennent pas toujours, ils en usent et en abusent mais dans leur bouche ils n'ont pas toujours la même valeur que dans celle du professeur.
Le pire de tout, est qu'il n'y a pas de solution au problème, comment espérer que ces jeunes évoluent quand ils ne savent que s'engluer dans des rapports de force, quand ils se veulent tout puissants alors qu'ils ne comprennent pas la moitié de ce qu'on leur dit, quand ils ont cette furieuse impression que les professeurs ne sont là que pour se venger d'eux, quand ils pensent que tout le monde leur en veut .
Et puis, les professeurs qui balancent entre optimisme et pessimisme au fil des jours, entre sacerdoce et sacrifice, envie et dégoût, étonnement et abattement, qui se remettent en question, qui remettent en question leurs valeurs, qui font des faux pas, qui tombent dans le piège tendu par les élèves, celui qui aura le dernier mot quitte à déraper !
Et puis toujours cette même question, avons nous fait tout ce qu'on pouvait pour cet élève ou bien ne l'avons nous pas enfoncé inexorablement ? Est-ce que l'exclusion est la solution ?
C'est un film dérangeant et cru, un bon film sans effets spéciaux, non, juste la réalité, la vilaine réalité...
Je vais finir par ceci :
"Ce que je crois finit souvent par être vrai. Si je me crois haï, je serai haï ; pour l'amour, de même. Si je crois que l'enfant que j'instruis est incapable d'apprendre, cette croyance écrite dans mes regards et dans mes discours le rendra stupide ; au contraire ma confiance et mon attente est comme un soleil qui mûrira les fleurs et les fruits du petit bonhomme." ...."Le peuple, méprisé, est bientôt méprisable ; estimez-le, il s'élèvera."
ALAIN
Propos sur l'Education.